En 2006, le parlement du Kazakhstan adopta un nouvel hymne national, « Mon Kazakhstan » (Meniñ Qazaqstanım en kazakh), composé à partir d’une chanson soviétique vantant la politique khrouchtvienne de colonisation agricole des Terres vierges dans la fin des années 1950 et destinée à en faire l’apologie.
Ce recours à un texte vieux de cinquante ans pourrait certes surprendre.
Pour autant, il s’explique aisément : il va de pair avec l’idée d’une reconquête des Terres vierges tout en traduisant une nationalisation des symboles de la modernisation soviétique.
À la différence du premier hymne de l’indépendance (Hymne national de la République du Kazakhstan), tenant de l’affirmation identitaire agressive, le nouveau possède un ton plus neutre.
On n’y trouve qu’une seule fois mention du peuple kazakh.
L’adresse au citoyen, au patriote, s’opère sur un mode plus neutre et englobant, moins exclusif et guerrier.
Il existe une autre chanson, intitulée « Elim aï », qui peut être considérée comme traditionnellement kazakhe.
Elle dépeint en effet les moments de lutte armée face aux Djoungars, au XVIIIe siècle.
En 1992, un concours départagea plusieurs centaines de projets pour le nouvel hymne républicain.
Un groupe de quatre écrivains et poètes l’emporta : Muzafar Alimbaev, Kadyr Myrzaliev, Tumanbaj Moldagaliev et Žadyra Daribaeva. Trois compositeurs se chargèrent de l’air musical accompagnant les paroles : Mukan Tulebaev, Evgenij Erusilovskij et Latyf Khamidi.
Mais cet hymne ne recueillit pas le plein assentiment de la population , le chant qui avait servi à motiver les participants à l’opération des Terres vierges était bien plus populaire.
C’est ainsi que le président Nazarbaïev reprit les paroles de « Mon Kazakhstan », vieille d’une cinquantaine d’années.
Ce qui permit, en dernière instance, de simplifier les honneurs à rendre aux auteurs de ce symbole important : c’était désormais au président Nazarbaïev, considéré comme principal fondateur de l’État, que l’on devait la paternité de l’hymne national.
La composition fut inaugurée en grande pompe lors de la prise de fonction de Nursultan Nazarbaïev après sa réélection en 2006.
Le texte offre une tentative d’ancrage dans un passé lointain pour conférer une existence légitime à l’État-nation.
Par ailleurs, faisant système avec le drapeau, cet hymne présente d’emblée les mêmes éléments symboliques (astre solaire, ciel bleu).
L’attachement patriotique à la communauté nationale ainsi qu’au territoire, exprimé sur un mode lyrique (« ô mon peuple, ô mon pays ») transforme en une évidence l’adéquation entre le groupe humain et les frontières du Kazakhstan indépendant (« j’ai en peuple indépendant... notre heureux pays »).
Il est même celui qui garantit l’unité nationale. L’hymne, en tant qu’icône textuelle, contribue donc à la sacralité de l’ordre politique et sert de support à la « représentation subjective » de la nation, qui fonde le sentiment individuel d’appartenir à une même communauté.
Dans le cas présent, c’est bien celle de la nation kazakhstanaise.
Des moments plus ordinaires d’assimilation des symboles nationalistes existent, qui distinguent une communauté et permettent l’émergence d’une croyance relative au sentiment national.
Ainsi, les mariages sont une inscription particulièrement importante de cette appartenance identitaire dans la vie des individus.
Ce recours à un texte vieux de cinquante ans pourrait certes surprendre.
Pour autant, il s’explique aisément : il va de pair avec l’idée d’une reconquête des Terres vierges tout en traduisant une nationalisation des symboles de la modernisation soviétique.
À la différence du premier hymne de l’indépendance (Hymne national de la République du Kazakhstan), tenant de l’affirmation identitaire agressive, le nouveau possède un ton plus neutre.
On n’y trouve qu’une seule fois mention du peuple kazakh.
L’adresse au citoyen, au patriote, s’opère sur un mode plus neutre et englobant, moins exclusif et guerrier.
Il existe une autre chanson, intitulée « Elim aï », qui peut être considérée comme traditionnellement kazakhe.
Elle dépeint en effet les moments de lutte armée face aux Djoungars, au XVIIIe siècle.
En 1992, un concours départagea plusieurs centaines de projets pour le nouvel hymne républicain.
Un groupe de quatre écrivains et poètes l’emporta : Muzafar Alimbaev, Kadyr Myrzaliev, Tumanbaj Moldagaliev et Žadyra Daribaeva. Trois compositeurs se chargèrent de l’air musical accompagnant les paroles : Mukan Tulebaev, Evgenij Erusilovskij et Latyf Khamidi.
Mais cet hymne ne recueillit pas le plein assentiment de la population , le chant qui avait servi à motiver les participants à l’opération des Terres vierges était bien plus populaire.
C’est ainsi que le président Nazarbaïev reprit les paroles de « Mon Kazakhstan », vieille d’une cinquantaine d’années.
Ce qui permit, en dernière instance, de simplifier les honneurs à rendre aux auteurs de ce symbole important : c’était désormais au président Nazarbaïev, considéré comme principal fondateur de l’État, que l’on devait la paternité de l’hymne national.
La composition fut inaugurée en grande pompe lors de la prise de fonction de Nursultan Nazarbaïev après sa réélection en 2006.
"Dans le ciel, un soleil d’or
Dans la steppe, des graines dorées
Mon pays !
Légende de courage
Dans la plus haute antiquité
Naquit notre gloire,
Fier et fort
Est mon peuple kazakh !
Ô mon peuple ! Ô mon pays !
Je suis la fleur que tu as cultivée
Je suis le chant qui retentit sur tes lèvres
Ma Patrie : mon Kazakhstan !
J’ai de l’espace à perte de vue
Et une route ouverte sur l’avenir
J’ai un peuple indépendant,
Rassemblé, uni.
Notre heureux pays,
Notre peuple !
Accueille les temps nouveaux
Comme un ami de toujours.
Ô mon peuple ! Ô mon pays !
Je suis la fleur que tu as cultivée.
Je suis le chant qui retentit sur tes lèvres,
Ma Patrie : mon Kazakhstan ! "
Le texte offre une tentative d’ancrage dans un passé lointain pour conférer une existence légitime à l’État-nation.
Par ailleurs, faisant système avec le drapeau, cet hymne présente d’emblée les mêmes éléments symboliques (astre solaire, ciel bleu).
L’attachement patriotique à la communauté nationale ainsi qu’au territoire, exprimé sur un mode lyrique (« ô mon peuple, ô mon pays ») transforme en une évidence l’adéquation entre le groupe humain et les frontières du Kazakhstan indépendant (« j’ai en peuple indépendant... notre heureux pays »).
Il est même celui qui garantit l’unité nationale. L’hymne, en tant qu’icône textuelle, contribue donc à la sacralité de l’ordre politique et sert de support à la « représentation subjective » de la nation, qui fonde le sentiment individuel d’appartenir à une même communauté.
Dans le cas présent, c’est bien celle de la nation kazakhstanaise.
Des moments plus ordinaires d’assimilation des symboles nationalistes existent, qui distinguent une communauté et permettent l’émergence d’une croyance relative au sentiment national.
Ainsi, les mariages sont une inscription particulièrement importante de cette appartenance identitaire dans la vie des individus.
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