Lorsque la tulipe, originaire d’Iran, d’Afghanistan et du Kazakhstan arriva en Turquie, les fiers sultans eurent tôt fait d’en orner leur tenue. Ils piquèrent une tulipe dans leur turban.
C’est ainsi que la fleur reçut le nom de « tulipan », qui signifie turban.
Vers l'année 1500, la Turquie était une grande puissance.
Les jardins du palais du riche sultan Soliman le Magnifique étaient remplis de superbes tulipes.
A cette époque, une vie humaine valait moins qu’une tulipe. Le sultan Soliman était donc très considéré.
Ce puissant personnage n’offrait que très exceptionnellement une tulipe à un invité et un jour, un noble flamand fut l’heureux élu.
Ce noble donna ensuite ce trésor à un ami, qui était chargé de gérer le jardin d’herbes aromatique de l’empereur d’Autriche.
Cet ami quitta l’Autriche pour les Pays-Bas, où un poste de professeur l’attendait à l’université de Leyde.
L’université lui confia aussi son jardin d’herbes aromatiques.
Et les tulipes suivirent bien entendu.
Ce brave homme prit soin de ces fleurs si spéciales et les étudia comme si sa propre vie en dépendait.
Il fut donc extrêmement choqué lorsqu’il découvrit un matin que les bulbes de tulipes avaient été volés de son jardin.
Le commerce des bulbes de tulipes venait de commencer aux Pays-Bas !
En un rien de temps, la tulipe était devenue la fleur culte du moment.
Les nombreux riches investissaient donc dans cette fleur magique. Et les prix ne cessaient de grimper !
Les spéculateurs désireux de s’enrichir très vite n’hésitaient pas à échanger tout ce qu’ils possédaient contre un seul bulbe. Même leur maison.
Tout cela pour cette simple feuille de papier qui confirmait que vous étiez propriétaire d’un bulbe de tulipe, qui n’existait d’ailleurs peut-être même pas.
Le gouvernement mit un terme à cet étrange commerce des tulipes en février 1637 et le marché s’effondra du jour au lendemain.
Certains avaient gagné une véritable fortune, d’autres n’avaient plus entre les mains qu’un morceau de papier sans valeur.
La tulipe est la fleur emblématique des paysages du Kazakhstan.
Elle constitue un riche patrimoine vivant du point de vue scientifique, économique et culturel.
Contreforts montagneux, steppes, vallées autant d’environnements qui abritent depuis les temps préhistoriques, des générations de tulipes réparties sur le territoire en plusieurs dizaines d’espèces.
Cette richesse floristique se trouve aujourd’hui en danger.
Elle est confrontée à la réduction des surfaces de ses milieux naturels, du fait de l’extension de l’urbanisation et de l’agriculture.
À cette réalité s’ajoute le danger, attaché à toute espèce vivante souffrant de méconnaissance, d’être incomplètement répertoriée, et de ne pas concentrer de moyens suffisants à une action conservatoire et de propagation.
La disparition possible de certaines de ces tulipes est déjà annoncée.
Il faut souligner non seulement l’ampleur du territoire à prospecter mais aussi la dispersion des informations.
La tulipe a toujours suscité les plus grands desseins chez ses aficionados.
Telle qu’elle nous est contée du point de vue européen, son histoire semble se focaliser sur la passion des Sultans, ce qui l’amena jusqu’à Harleem et au krach financier de février 1637.
Une extravagance qui scella sa légende dans notre mémoire collective.
Il est sûr que la tulipe a accompagné le flux des grandes migrations millénaires, suivi le trajet des routes commerçantes intercontinentales et celui des invasions guerrières qui ont contribué à construire l’Asie et une partie de l’Europe d’aujourd’hui.
Des contreforts de l’Himalaya aux plaines de l’Asie centrale et du Moyen-Orient, leurs principales zones géographiques, les tulipes ont suivi les hommes, comme de belles compagnes.
Ainsi commençons-nous à entrevoir une autre dimension dans l’histoire de la tulipe. Une nouvelle « Route des Tulipes » se dessine dorénavant à travers les vieux continents dont le Kazakhstan, point de passage obligé et actif depuis l’origine.
Au printemps, les contreforts des montagnes de Tian Chan se couvrent d’innombrables fleurs éphémères.
Ils forment la frontière avec le Kirghizistan au col de Tourgart (3 752 m) et au col d’Irkashtam (2 850 m), permettant de relier les vallées de Vakhch et de Dzhungar.
En avril/mai, la floraison forme un joli tapis multicolore parsemé des différentes variétés de tulipes botaniques qui font la fierté et la beauté du Kazakhstan.
C’est à cet événement annuel que Krasnaya Gorka doit son appellation emblématique de « Montagne Rouge ».
À cette période, les flancs s’illuminent du pourpre écarlate de la floraison de Tulipa greigii Regel.
Plusieurs botanistes ont étudié ces végétaux au Kazakhstan et en Asie centrale, en particulier leur écosystème, leur origine géographique et systémique.
Dans le monde, il existe de 40 à 120 espèces de tulipes.
Sur le territoire du Kazakhstan on en dénombre 36, dont la majorité se concentre dans les montagnes de Tian Chan dont les tulipes borszczowii , orthopoda , alberti , regelii et greigii .
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