" Les Français connaissent peu la région d’Asie centrale, en particulier le Kazakhstan et l’Ouzbekistan. Il est pourtant intéressant de découvrir un pays de l’ex-Union Soviétique où il existe un mélange de cultures, nationalités et religions.
En France il y a plus de 2500 familles kazakhes immigrés.
Les immigrés kazakhes à Paris sont très unis.
Ils se rendent visite les uns chez les autres, ils sont très hospitaliers.
Les familles se réunissent pour des fêtes, comme les mariages ou d’autres cérémonies. Même si la vie des kazakhes immigrés a changé au fil des années, certaines traditions et pratiques restent tenaces.
Par exemple, ils portent presque tous des habits ethniques comme les foulards en soie, des costumes et gilets décorés avec des ornements nationaux, bracelets, sacs, etc.
Les motifs et ornements qui décorent ces éléments font partie de la culture des kazakhes.
Les arts et l’artisanat national sont des productions qui reflètent la culture et la tradition.
La mode évolue en générale à une grande vitesse mais les vêtements de style traditionnel ne seront pourtant jamais vraiment démodés.
Les dessins nationaux kazakhs sont extraordinairement beaux.
Les motifs zoomorphes et les plantes prévalent dans les ornements.
Pour les animaux il s’agit d’ornements répétés représentant d’animaux réels ou imaginaires.
Les anciens croyaient que les symboles dessinés étaient des amulettes qui pouvaient aider les gens dans leur vie quotidienne.
Il existe des motifs avec des animaux domestiques – des chevaux, des chameaux ou de moutons – ou des animaux sauvages – un aigle, un loup, un faucon, un dragon, un serpent.
Souvent le motif est constitué seulement par une partie de l’animal – la tête, les cornes, les oreilles.
Il y a des noms spécifiques pour les différents motifs : muyiz bugi ou muyiz koshkar (« corne de cerf» ou «corne de bélier »), al bass (« tête d’un cheval ») etc.
En dehors des motifs d’animaux, des formes géométriques sont aussi utilisées pour la décoration.
Également, certains couturiers essayent de combiner des motifs traditionnels avec des tendances plus modernes.
Il existe une seule entreprise en activité qui reproduit la couture traditionnelle kazakhe à Paris. «Retouches Belleville» se trouve au 83 rue de Belleville dans le 20ème arrondissement.
Elle est tenue par Abdoulla Corban Oglu, migrant d’origine kazakhe.
Si vous entrez dans cette maison de retouche vous allez sentir l’esprit et l’atmosphère de kazakhs.
On peut trouver ici des produits avec la couleur et les ornements nationaux. Le propriétaire n’a pas oublié les traditions de son peuple. Les exemples d'ornements traditionnels qui' Abdoulla reproduit dans son atelier sont:
Kirik muyiz – Quarante cornes:
Cet ornement est constitué de plusieurs éléments liés entre eux par des cornes.
Il est disposé en cercle ou en rectangle.
On utilise également ce type de décoration dans l’architecture.
Sinik muyiz – Le corne cassé:
Cet ornement est utilisé dans la réalisation de tapis et sacs.
Tortkulak – Croisade ou Quatre oreilles:
Composition de type zoomorphe qui est le plus souvent utilisée dans la décoration des tchapanes (manteaux).
Chaque motif est crée par une combinaison entre plusieurs lignes et couleurs.
Les ethnographes suggèrent que les ornements constituent une représentation de la réalité et de la structure du monde chez les peuples anciens.
De nos jours, encore beaucoup d’hommes portent le kalpak, un couvre-chef traditionnel, plus que les chapeaux modernes ou les casquettes.
Le kalpak est fait de feutre et décoré d’ornements.
Il est traditionnellement composé de multiples revers et de différents types d’ornements colorés.
Dans la confection des kalpak, la fantaisie du couturier n’a pas de limites.
C’est en effet le couturier qui définie le résultat final.
En général sont utilisés seulement des matériaux naturels – le velours, le feutre, le cuir et la peau.
Un autre ornement kazakh récurrent sur tchapane (manteau) est la lune ou ayshik goule (fleur de lune), un ornement très ancien.
La signification de cet élément peut dépendre de la lune (croissante ou décroissante) et de sa direction.
Les femmes kazakhes sont célèbres pour leurs travaux à l’aiguille qui exige beaucoup de patience et de talent.
La broderie traditionnelle est variée et très populaire.
Pour ses clients Abdoulla Corban Oglu voyage en Asie Centrale et apporte des tissus, des ornements, des vêtements pour femmes et hommes.
En voyageant, il enrichie son talent en même temps qu’il préserve sa culture et les motifs anciens qui composent l’art de la couture kazakhe.
On ne peut évoquer cette république d’Asie Centrale sans penser à la fameuse «route de la soie».
Du temps de Marco Polo, des caravanes parcouraient pendant de longs mois une route de déserts pour transporter d’Orient vers l’Occident des marchandises telles que des épices, de la soie, des pierres précieuses, des fourrures ou des tissus.
Chaque ville, chaque région possède ses modèles préférés!"
par Raissa Ibraguimova (Île du monde)
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